top of page

Mongolie, notre rêve se réalise...

Nous partageons plusieurs rêves ensemble et nous essayons de les réaliser tant bien que mal! Et l'un d'entre eux se concrétise : La Mongolie! Nous ne pouvions envisager de faire ce road trip sans passer par ce pays.

Nous avions prévu à l'origine un tour de près de 4.000km par le Nord, en descendant au Sud puis en remontant à l'Ouest pour nous diriger au Kazakhstan. Mais lorsque nous commençons à parcourir les routes mongoles, ce périple ne peut aboutir en 30 jours, il nous faudrait 2 mois de plus!!!... Nous décidons donc de rogner sur le parcours initial afin de profiter paisiblement et sereinement de notre aventure mongole!

JOUR 1 :

A l'approche de la frontière russo-mongole, nous apercevons un van avec des personnes qui ressemblent étrangement aux personnes qui nous ont servis de traducteurs en russe pour l'hôtel la veille !... Ils nous filment, nous nous rapprochons et il s'agit bien de nos rencontres de la veille à l'hôtel !!! Ils attendent pour passer la frontière depuis 4h... Il semble qu'ils soient trop nombreux dans le van et ils nous demandent s'ils peuvent monter dans notre voiture ! Malheureusement elle est pleine à ras bord et nous ne pouvons prendre ne serait-ce qu'un seul passager... Nous sommes tellement navrés de ne pouvoir les aider... Ils n'insistent pas et nous disent qu'ils vont se débrouiller avec d'autres voitures arrivantes et que nous ne devons pas nous inquiéter pour eux. Nous espérons les retrouver de l'autre côté pour partager un bout de périple ensemble, qui sait ???!!!...

Nous passons le premier poste de contrôle russe... Nous allons nous enregistrer, puis ils nous font déballer toute (ou presque) la voiture mais ils ne nous demandent pas systématiquement d'ouvrir TOUS les contenants ! Cela prend 2h, puis nous continuons notre chemin. Les touristes de Saint-Pétersbourg nous signalent qu'entre la frontière russe et mongole il y a 20km de « no man's land » qui les séparent...

A mi-chemin, nous sommes contrôlés à nouveau par un douanier russe qui nous demande combien de personnes sommes-nous dans le véhicule. Nous lui répondons 2 puis il demande la confirmation à ses collègues du premier poste de contrôle. RAS ! Nous continuons notre route, et 10km après nous arrivons à la frontière mongole. Les douaniers ne sont ni agressifs ni désagréables et parlent anglais contrairement aux douaniers russes et les russes en général !!! Tout est en ordre et nous pouvons enfin entrer en Mongolie 3h30 après notre passage de la frontière russe, ce qui est plutôt rapide par rapport à notre entrée en Russie ! Dans le poste de douane, il y a une banque pour les changes, mais ils ne prennent pas les euros... Nous devons attendre la première ville : Ulaangom...

Notre premier contact avec le sol mongol est assez rude vu l'état de la route... Nous nous plaignions des routes russes, mais celles de la Mongolie sont pires !!! Néanmoins, cela n’entache en rien notre excitation de réaliser notre rêve en Mongolie !

Nous parcourons quelques dizaines de kilomètres et nous décidons de trouver un lieu de campement, censé être plus simple qu'en Russie, puisque cela est totalement autorisé ! Il y a beaucoup de vents et nous trouvons enfin un endroit relativement à l'abri, quatre murs en pierres sans toit, qui ressemble à beaucoup de maisons abandonnées croisées sur la route... Nous approchons notre voiture à l'un des pans de murs pour y installer notre tente au milieu. Le vent souffle très très fort. J'essaie (Moy) tant bien que mal d'attacher les bâches entre la voiture et le mur de la « maison abandonnée ». Les cordes se détachent, s'arrachent, les bâches ne semblent pas résister... Un autochtone avec une cagoule noire qui nous fait entrevoir simplement ses yeux et sa bouche (dans le genre de cagoule d'un braqueur de banque par exemple!) passe et s'approche de nous. Nous observe puis nous aide. Nous essayons de lui demander si nous pouvons rester ici, mais il ne parle pas anglais. Néanmoins, il ne semble pas contre puis part. Un deuxième autochtone passe, s'approche de nous, nous observe, regarde notre bivouac et il nous fait comprendre que nous ne pouvons pas rester dormir ici... Il nous montre une maison en haut et nous dit : « Sleep ! » et il nous fait comprendre que nous ne pouvons pas dormir collés à un CIMETIERE en pointant l'intérieur de la « maison abandonnée »!!!... Je (Chan) regarde l'intérieur et en effet des dizaines de croix y sont dressées !!! Quelle horreur !!! Quant à moi, Moy, j'avais compris que c'était un cimetière mais n'y ait pas prêté une grande attention... Je l'ai même précisé à Chan qui ne semblait pas être perturbée ! En fait, je (Chan) n'avais pas vraiment réalisé que c'était un cimetière tant que je n'avais pas vu les croix de mes propres yeux !!!...

Ni une ni deux, nous rangeons tout notre bivouac pour aller nous installer en haut comme nous y a invité le deuxième autochtone ! Entre temps, le premier autochtone remonte en moto avec un troisième autochtone à l'arrière. Ils s'arrêtent, le passager bien ivre descend de la moto, nous prend dans ses bras, nous embrasse, nous parle en mongol et nous montre sa maison en haut et nous aide à finir de remballer ! Nous hésitons à accepter son invitation parce que nous craignons son état bien alcoolisé, mais nous finissons par céder sur son insistance ! Il veut monter dans notre voiture pour nous accompagner jusqu'à sa maison mais nous lui montrons qu'il n'y a plus de places à l'arrière ! Il insiste et il finit par me (Chan) pousser et s'installe sur le siège avant passager !!!... Je (Chan) suis assise sur l'accoudoir à côté du frein à mains et de la boîte de vitesse... Il continue à nous parler mongol et nous indique sa maison. Heureusement qu'elle n'est pas bien loin ! Arrivés chez lui, il nous empresse d'entrer chez lui ! Nous lui obéissons vu son état d’ébriété ! Nous passons la porte d'une très modeste maison mais oh combien chaleureuse et très bien chauffée ! Il nous prie de nous asseoir autour de la table, nous dit que nous allons manger. Nous essayons de communiquer. Les débuts sont laborieux, mais nous finissons par apprendre à nous connaître et à rire ensemble ! Il nous présente à sa famille : son épouse et 3 de leurs 7 ou 9 enfants (nous ne comprenons pas pourquoi 7 et 9...). Ils sont éleveurs de yaks, de moutons et de chèvres.

Le deuxième autochtone nous rejoint, il s'agit du voisin de nos hôtes. Nous partageons un bon repas mongol avec du thé au lait de yak et son beurre salé, des beignets, des bonbons, des gâteaux et une soupe avec semble-t-il des pâtes de riz (comme en Asie du Sud Est) et de la viande coupée en petits morceaux (peut-être du yak ou de la vache...) etc... Notre hôte, ivre mort, tombe de son tabouret à plusieurs reprises mais de très haut, et nous répète de manger, de reprendre du thé constamment ! Nous lui faisons comprendre que nous n'avons plus faim et que c'est très bon mais il insiste. Nous en reprenons par politesse et nous répète de nous resservir ! Son épouse lui crie dessus plusieurs fois probablement en lui demandant d'arrêter de nous gaver !!! Nous rions beaucoup ! Et nous prenons des photos, nous les leurs montrons, ils sont comme des enfants. Nous leur montrons aussi d'autres photos et vidéos et ils sont ébahis ! Ils sont très curieux, chaleureux, accueillants, souriants, aimables . Tellement de qualités !!!

Je (Moy) pense avoir la cote avec leur fille de 6ans car elle est toujours collée à moi! Tellement adorable!

Malgré la barrière de la langue, nous passons un moment inoubliable et nous pouvons confirmer que les mongols sont un peuple qui a réellement le sens de l'hospitalité ! Ce n'est pas un mythe, nous l'avons vécu. Ils possèdent peu mais accueillent toutes les personnes, mongols ou touristes qui sont dans le besoin ! C'est une vraie nature l'hospitalité!!! Ils sont aussi très avenants et attentionnés : nos hôtes nous préparent notre place de couchette. Elle balaie par terre, ils nous mettent 2 tapis, y superposent une couette, nous y empilons nos sacs de couchage et en plus de tout cela, ils nous rajoutent 2 couvertures au-dessus! Et pour tout finaliser, ils nous bordent!!!

Au réveil, la mère de famille nous prépare le petit-déjeuner, le même repas que la veille. Je (Chan) l'observe préparant la pâte à beignets, le thé au lait de yak etc... Elle me sourit, parle à son mari et rigole ; elle semble étonnée que je m'intéresse à ce qu'elle fait...

Je (Moy) vais chercher les sacs remplis de cahiers (donnés par ma maman) et de jouets (donnés par ma belle-soeur Sandrine). Nous faisons choisir les jouets à la petite fille et donnons des cahiers à ses grands-frères pour remercier leurs parents de nous avoir si aimablement accueillis. Entre temps, le deuxième autochtone vient prendre le thé avec nous, puis va chercher l'un de ses enfants et son épouse. Nous lui donnons aussi un cahier et faisons choisir à son fils des jouets pour le remercier de nous avoir proposé de monter au « village » (composé de 3-4 maisons!). Nous les découvrons avec des yeux remplis de joie même avec de simples cahiers ! Les enfants aussi sont heureux !

Et pour marquer à jamais cet instant passé avec nos hôtes devant leur maison et leurs voisins, nous leur demandons de faire des photos tous ensemble ! Ils adorent poser!!!

JOUR 2 :

Nous quittons nos hôtes avec un peu de tristesse mais surtout une image merveilleuse de ce peuple qui augure une incroyable aventure!

Nous nous dirigeons à Ulaangom, située à environ 200km. Nous les parcourons en 8h environ!!!... Les routes, du moins ce que l'on appelle des pistes, sont entièrement cabossées, et il existe très très très rarement des routes goudronnées (au niveau national, vraisemblablement seulement 1/20ème des voies sont bitumées). Nous roulons en moyenne à 30km/h sur ces pistes... Sur les 200km, nous empruntons l'A16 (est-ce leur autoroute???) sur plus de 160km (photos ci-dessous) et le reste sur 37km la route est goudronnée mais l'état est totalement médiocre... Nous allons donc traverser la Mongolie sur ce genre de pistes en majorité!!!...

L'état épouvantable des routes a mené à bout notre pare-buffle qui a fini par se décrocher et tomber pendant que nous roulions... Malheureusement, nous devons l'abandonner car nous ne pouvons pas le transporter jusqu'à un garage par manque de place dans notre 4x4... Néanmoins, un mongol en fera certainement bon usage en le récupérant!

Malgré tout, les paysages sont splendides d'une colossale diversité. Nous pouvons rouler sur des dizaines de kilomètres de steppes, puis passer brutalement aux montagnes enneigées, aux collines ocres, des plaines vertes etc... Nous sommes émerveillés et ahuris face à ces immensités et panoramas qui font passer les désagréments des routes mongoles...

Nous croisons sur notre chemin des éleveurs et des animaux en liberté. Ils traversent devant nous impassiblement. Les bêtes partent dans les pâturages puis reviennent dans leur étables en fin d'après-midi sans l'aide de leur éleveurs.... Parfois des chiens veillent sur elles!

Si nous n'avions pas notre GPS, nous aurions été incapables de nous diriger même avec une carte routière! Aucun panneau de direction, très peu de voitures (à peine 2 ou 3 sur les 160km de pistes)... Malgré tout, notre GPS "maps.me" qui fonctionne sans connexion internet (il suffit de télécharger au préalable les cartes souhaitées), se perd parfois! Il ne retrouve pas les pistes sur lesquelles nous roulons ou nous sommes décalés de plusieurs centaines de mètres de ses indications. Nous devons donc faire du "hors pistes" pour réussir à se recaler avec le GPS. Nous sommes tout de même abasourdis par la faculté du GPS à déceler des étroites pistes! En France, les GPS ne les référenceraient pas!!!

Après ce constat, nous ne pouvons pas envisager de boucler entièrement notre périple mongole avec notre itinéraire d'origine de près de 4.000km, à notre grand désarroi... Néanmoins, nous ne nous laissons pas abattre et revoyons notre parcours. Au final, nous devrions découvrir 1/3 voire 1/4 des régions de Mongolie.

Nous arrivons enfin dans le première "grande ville" après la frontière : Ulaangom. A l'entrée de la ville, nous payons le péage (droit d'entrée?) 1.000 tugrik (MNT) soit environ 40cts d'euros. Nous n'avons malheureusement pas de monnaie mongole et ils ne prennent ni euro ni dollar, par contre le rouble pas de soucis! Puis nous cherchons un hôtel pour la nuit. Nous en trouvons un en bord de route et la réceptionniste se débrouille bien en anglais!

JOUR 3 :

Le lendemain matin, je (Moy) suis barbouillé. J'ai probablement attrapé froid la veille à cause des vents violents et glaciaux, ajoutés à cela la fatigue... Nous décidons de rester une nuit supplément dans le même hôtel. Nous en profitons pour changer des euros en tugrik et acheter une carte sim pour la connexion internet. Je dois m'occuper de la voiture avant de reprendre la route mais pour le moment je me repose un peu. En milieu d'après-midi nous sortons pour déjeuner mais nous tombons sur un garage pour acheter un filtre à huile. Le garagiste veut effectuer la prestation mais je (Moy) lui dis que je le fais moi-même et il me laisse accès gratuitement à son pont et ses outils! Finalement le filtre qu'il m'a vendu ne correspond pas et j'ai dû réutiliser l'ancien filtre en espérant qu'il tienne... Nous n'avons pas demandé à se faire rembourser du filtre inadéquat et lui laissons les 12.000 MNT (prix d'achat du filtre) pour l'accès à son garage!

Je (Moy) suis tellement malade que nous rentrons à l'hôtel.

JOUR 4 :

Après une bonne nuit de sommeil, je (Moy) me sens beaucoup mieux et nous pouvons repartir de plus belle!

A notre grand étonnement, la route est asphaltée sur près de 250km, en plus d'être en parfait état sans nids de poules et autres. Nous pensons pouvoir finalement parcourir entièrement notre itinéraire initial... Malheureusement, nos espoirs sont de courte durée car les pistes désastreuses reprennent... Nous nous arrêtons sur une grand parking pour la pause déjeuner au bord du lac Chjargas Nuur. Deux chauffeurs de citerne s'approchent de nous, regardent notre voiture et entament la conversation... en mongol! Nous arrivons à communiquer encore une fois! Ils nous proposent de monter à dos de chameau, un troupeau avec leur éleveur étant non loin. Au départ nous refusons, pensant que c'est un attrape-touristes pour nous faire dépenser de l'argent... Pourquoi les occidentaux sont aussi méfiants face à ce genre d'approche??? Il existe des personnes dénuées de tout intérêt!!! Je (Moy) finis par m'approcher des chameaux et l'éleveur me propose de monter dessus et gracieusement!

Pendant ce temps, une moto avec 2 personnes s'approche de moi (Chan). Ils viennent s'asseoir près de moi et l'un d'eux me propose du tabac à snifer! On ne peut pas refuser, ce serait un affront pour eux!!! Je m'y essaie et ça pique! lol! je leur propose de partager notre déjeuner ensemble : une boîte de sardines à l'huile et piment, du pain, 2 bananes, du coca et de l'eau!

Après ma (Moy) balade à dos de chameau, je vois aux côtés de Chan deux mongols assis parterre en train de se faire des tartines. L'éleveur et les deux chauffeurs de citerne se joignent à nous, et nous partageons ce frugal déjeuner ensemble! Un autre autochtone nous rejoint et s'installe aussi! L'un d'eux nous propose d'aller boire un verre dans le bar dans le coin (il y a 3 ou 4 maisons et une station service!). Nous préférons leur proposer la demie bouteille de vodka russe qu'il nous reste dans la voiture! Nous sommes 8 à la partager! Je (Moy) sers un premier verre à chacun puis un deuxième. Je pense m'arrêter là car il est aux alentours de 14h et nous avons de la route! Mais ils insistent tous et nous disent qu'il faut servir jusqu'à vider la bouteille!!! Ok! Nous comprenons donc qu'une bouteille entamée est une bouteille à vider systématiquement!!! Lorsque celle-ci est vidée, l'un d'entre eux décide d'aller acheter une bouteille de bière de 1,5L... Ils nous servent à leur tour, mais je (Moy) décide de ne plus boire, deux verres (shoot) de vodka suffisent pour la route!

Quand soudain nous remarquons deux des mongols s'affairer avec un monoculaire... Ils ont l'air inquiets... Deux femmes s'approchent de nous... L'une d'elles tient un bâton... C'est l'épouse d'un des mongols, qui se lève pour la rejoindre, mais elle lui assène de nombreux coups... Il ne bronche pas, il ne se défend pas, il ne se protège pas, personne ne bronche et ne s'oppose à cette violence... Nous deux sommes choqués, ahuris par cette situation... Cette femme hystérique s'approche ensuite du mongol avec qui son mari est venu et le frappe d'un coup de bâton. Lui non plus ne se défend pas, ne réagit pas... Nous sommes très embarrassés... Puis on nous dit que nous devons tous partir et les laisser régler leurs problèmes!...

Les deux chauffeurs de citerne nous proposent de faire la route ensemble en direction d'Oulan Bator où ils y habitent. Nous les suivons sur une cinquantaine de kilomètres puis ils bifurquent pour livrer leur carburant. Ils nous demandent notre numéro de téléphone mongol pour nous retrouver à Oulan Bator. Nous nous quittons chaleureusement et ils nous donnent 3 paquets de gâteaux pour la route!

Nous continuons notre chemin et trouvons un lieu de bivouac seuls (ou presque) au milieu d'une plaine immense. Nous nous installons et allumons notre barbecue avec des crottes d'animaux séchées! C'est une excellent combustible qu'utilisent au quotidien les paysans puisqu'il y a très rarement des arbres en Mongolie. La nuit est encore très fraîche, il gèle.

JOUR 5 :

Nous nous dirigeons au Sud en direction du désert de Gobi, mais il reste encore du chemin à parcourir... plus de 600km sur des pistes encore et toujours à priori...

L'état des pistes a encore une fois fait des siennes, mais pas à notre véhicule cette fois-ci! Nous croisons un bus de touristes mongols, nous leur faisons signe et nous nous apercevons que le bus est embourbé... Nous nous arrêtons pour leur apporter notre aide. J'utilise mon cric hilift mais rien à faire le bus est trop lourd... Les passagers sont patients, ils jouent aux cartes, discutent, le temps que les chauffeurs sortent le bus du piège!

Malheureusement, nous ne sommes pas d'une grande aide et reprenons le cours de notre périple!

Nous croisons une multitude d'animaux d'élevage ou non : chevaux, chameaux, vaches, yaks, chèvres, moutons, marmottes, gerbilles, des petits oiseaux et 2 aigles. J'ai (Chan) réussi à capturer une image malheureusement d'une qualité très médiocre!

Nous sommes toujours aussi époustouflés par ces paysages très diversifiés et par l'abondance d'animaux. D'ailleurs, nous ne pensions pas croiser autant d'éleveurs nomades dans leur yourte. Ils ne sont pas en voie de disparition contrairement à ce que nous pouvons voir dans les reportages. Bien évidemment, de plus en plus se sédentarisent, certains conservent leur yourte, d'autres font construire des maisons, mais nous apercevons une yourte, non loin des pistes, tous les 10-20km approximativement, et parfois plusieurs installées au même endroit.

A ce propos, nous essayons de demander "l'hospitalité" à des éleveurs pour la nuit, aperçus au loin. Nous aurions dormi sous notre tente mais nous cherchions à partager un repas ensemble (nous avions un peu de provisions). Malheureusement, cet éleveur ne souhaite pas nous accueillir et nous conseille d'aller à l'hôtel situé à quelques dizaines de kilomètres...

Nous n'insistons pas et trouvons un endroit relativement à l'abri du vent. Etant malade à mon (Chan) tour, je décide de rester dormir dans la voiture pour éviter d'aggraver mon état de santé. J'ai attrapé froid la précédente nuit, les températures descendent en-dessous de zéro la nuit et le vent souffle encore bien fort, même en essayant de s'en protéger... Nous finissons tous les deux dans la voiture et allumons le moteur de temps en temps pour nous réchauffer... dès les premiers rayons de soleil vers 5h30 du matin, la température remonte progressivement dans la voiture.

JOUR 6 :

Vers 7h nous assistons en direct à la procession de bêtes qui apparaissent nonchalamment d'une colline... Elles s'approchent les unes après les autres du point d'eau à centaine de mètres de notre position pour s'abreuver. Nous distinguons progressivement des chameaux, yaks et vaches, partageant sereinement la source d'eau. Un magnifique et paisible moment! Aucun éleveur ne les accompagnent, elles savent où aller et comment rentrer auprès de leurs éleveurs à la tombée de la nuit!

Puis elles continuent leur chemin, tout comme nous!

Arrivés à Uliastay, un péage à nouveau, 1.000MNT que nous réglons! Nous nous arrêtons au parking d'un hôtel où un occidental, plus précisément un italien, nous interpelle en français!!! Nous échangeons quelques mots avant de nous prendre une chambre. La réceptionniste (ou patronne) nous montre plusieurs chambres mais nous en souhaitons une avec douche privative. Une seule douche au rez-de-chaussée pour plusieurs dizaines de chambres réparties sur 2 étages, c'est un peu limite! Après nous avoir montré une chambre avec douche mais dont les lits ne sont pas faits, elle nous monte au 2ème étage dans une chambre avec douche mais dont les portes ne sont pas installées... Nous décidons tout de même de la prendre! Je (Amaury) m'attèle à les poser pour éviter d'inonder la chambre et l'hôtel. Malheureusement, je (Chan) constate qu'il n'y a pas d'eau chaude et que l'eau ne s'évacue pas... Nous demandons à changer de chambre mais elle ignore notre demande et fait appel à un plombier. En attendant, nous descendons boire une bière à l'hôtel et nous rejoignons Paolo, l'italien parlant parfaitement le français! Nous faisons plus ample connaissance et sympathisons!!! Il est venu s'installer en Mongolie il y a 5ans et a créé sa société de tourisme : http://paolofroad.com/fr/

Nous partageons plusieurs bières ensemble et même le dîner! Entre temps, d'autres personnes arrivent au restaurant/bar de l'hôtel et on nous salue en français! Encore???!!! Cette fois-ci un marseillais se prénommant Stéphane accompagné de son staff et de représentants de la Mongolie! Il est vétérinaire et travaille en Mongolie depuis 2,5ans pour cette organisation : http://www.worldbank.org/

Nous discutons de table en table et sympathisons aussi avec le nouveau groupe rencontré! Après le dîner, Stéphane nous propose de les rejoindre au Cristal, un club non loin d'ici. Nous finissons tranquillement notre repas avec Paolo et nous retrouvons Stéphane and Co.!

"Tenues correctes exigées!", pourquoi faire??? Nous dansons très bien avec ça! Pas de chichis dans les boîtes mongoles lol!

Stéphane nous informe que l'une des mongoles parle français! Nous entamons la conversation et en effet elle parle parfaitement le français qu'elle a appris à l'école en Mongolie! Puis nous nous étonnons d'entendre une chanson de K. Maro et nous nous prenons au jeu à danser avec le groupe!!! Nous ne faisons pas long feu, le temps de boire quelques litres de bières et une bouteille de vodka mongole (excellente au passage) lol! Nous rentrons à l'hôtel vers 23h30. Une délicieuse soirée passée avec tout le groupe et nous décidons de garder contact! Nous espérons un jour les accueillir chez nous au Cambodge, ils seront toujours les bienvenus!!!

JOUR 7 :

Je (Chan) me sens toujours patraque. Nous décidons de rester une nuit supplémentaire à Uliastay d'autant plus que j'ai (Moy) des vérifications à faire sur notre voiture. Néanmoins, nous ne resterons pas dans le même hôtel car nous remarquons qu'il n'y a toujours pas d'eau chaude et que le plombier a juste débouché la douche, et trouvons un autre établissement (probablement celui où était Stéphane et son équipe). Nous y sommes beaucoup mieux installés et il y a de l'eau chaude!

Un aperçu de la vue de notre hôtel :

JOUR 8 :

Nous projetons de parcourir près de 200km pour atteindre le village de Bayanbulag ce soir...

A nouveau, exclusivement des pistes, aucune route asphaltée...

Mais des animaux...

Envion 50km plus tard, nous nous arrêtons faire une pause déjeuner, au calme, sans personne autour de nous... jusqu'à ce que 2 voitures approchent dans le sens inverse et s'arrêtent à notre niveau. Tout le monde, ou presque descend, nous salue, tourne autour de notre voiture, engage la conversation (en mongol) et on nous fait comprendre de faire attention plus loin car les rivières sont à moitié gelées et plus loin il neige... Nous ne pensons pas avoir parfaitement compris leurs mises en garde et continuons notre route...

N.B. : Lorsque des mongols se croisent en chemin, ils s'informent systématiquement et mutuellement de l'état des routes (pistes) et du climat!

Nous arrivons devant une rivière (cours d'eau de plus de 50m de largeur) recouverte de neige et pensons pouvoir la traverser sans encombre du côté le plus large... Grosse erreur de débutants bien sûr, seuls les mongols l'auraient contournés du côté le plus étroit! Nous pensons que notre 4x4 est infaillible... Nous nous engageons sur la rivière, patinons un peu, avançons presque tranquillement, mais peu avant d'arriver sur la berge, la voiture se bloque nette!... Je (Moy) fais marche arrière, marche avant, accélère etc... Nous nous enfonçons encore plus dans l'eau gelée... Je descends de la voiture pour analyser la situation... Nous sommes réellement bloqués, les pneus tournent sans adhérer sur la glace... J'utilise le cric hilift pour soulever la voiture afin de glisser des pierres sous les pneus... Nous traversons la rivière gelée, à certains endroits, pour récupérer des pierres sur les berges. Et nos jambes s'enfoncent dans la neige jusqu'à atteindre l'eau en dessous... Je (Moy) suis trempé et frigorifié. Je dois me changer pour éviter l'hypothermie...

Cela fait bientôt 2h que nous sommes bloqués et pas une seule voiture n'est passée... Imaginez notre inquiétude et notre stress... Jusqu'à ce qu'un van au loin s'approche de nous. Je (Moy) leur fais signe et pars à leur rencontre. Je leur explique la situation et ils décident de longer la rivière pour la traverser du côté le plus étroit et le moins risqué. Ils passent sans aucune difficulté et nous rejoignent en face. Je leur lance une corde pour qu'ils tractent notre voiture. Malheureusement, elle s'est arrachée... Ils s'approchent de notre voiture à pied, en prenant soin de ne pas traverser la neige, et commencent à enlever des blocs de glace coincés sous nos pneus avec leurs mains! Je leur tends nos 2 pelles-bèche. Nous essayons une deuxième fois et cela fonctionne, ils nous sortent de la rivière au bout de 30min environ. Nous leur remercions très chaleureusement et leur offrons une bouteille de vodka entamée (car nous savons que les mongols raffolent aussi de la vodka!).

Après ce grand moment d'émotions, nous décidons de nous arrêter un peu plus loin pour bivouaquer et de réorganiser notre chargement de la galerie de la voiture qui a un peu bougé. Nous passons y 2h, le vent se lève fortement et il pleut. Je (Chan) propose de reprendre la route et d'essayer de trouver une yourte pour leur demander l'hospitalité pour la nuit étant donné les conditions climatiques et mon rhume qui n'est pas encore passé.

Au fur et à mesure le temps se gâte et il neige à présent... Nous continuons naïvement notre route, mais progressivement nous discernons de moins en moins les pistes qui se recouvrent de neige... Dans cette situation, le GPS ne nous est d'aucune aide! A l'approche d'un autre cours d'eau, nous décidons de ne plus avancer de peur de nous retrouver à nouveau coincer dans l'eau gelée!... Une nouvelle circonstance très angoissante mais nous essayons de la dédramatiser comme le prouve la vidéo ci-dessous :

Au bout de 30min-1h, une voiture s'approche enfin de nous, soit 4h après la première voiture qui nous a délivrés de la rivière gelée! Je (Moy) leur explique que nous voulons aller au prochain village mais nous nous sentons incapable de trouver notre chemin. Ils nous disent qu'ils vont à Otgon, un village à environ une trentaine de kilomètres et que nous pouvons les suivre!!! Nous sommes sauvés une deuxième fois le même jour!!! Nous roulons plus de 2h30 et nous interrogeons sur la manière dont ils arrivent à se repérer dans ces étendues recouvertes de neige où nous ne distinguons rien... Ils rebroussent chemin à deux reprises mais retrouvent systématiquement le parcours malgré la neige et la pénombre!!! Ils roulent beaucoup plus vite que nous et mettent de la distance. Nous arrivons tout de même à suivre leurs traces. Néanmoins, ils nous attendent à chaque franchissement de cours d'eau, toujours délicats à traverser à cause des trous, de la boue, de la glace etc... Arrivés au village, nous leur expliquons que nous cherchons un hôtel. Ils nous y emmènent et passent des appels. Nous avons encore beaucoup de chance, il ne reste qu'une seule chambre sur deux hôtels (ou plutôt des chambres d'hôtes)! Puis je (Moy) m'aperçois que la galerie a complètement bougé sur le côté, les supports de barres ont cassés ... Nouvelle galère! Nous aviserons demain, nous nous couchons le ventre vide par épuisement... La chambre est plutôt spartiate, mais peu importe, nous sommes harassés! Il y fait très froid et notre hôtesse nous allume le poêle (photo à gauche) et nous laisse le caisson de combustible "bio" pour la nuit (photo du milieu)...

JOUR 9 :

Au réveil, nous nous apercevons qu'il neige beaucoup... Nous ne sommes pas sûrs de pouvoir repartir vu ce qui nous est arrivé la veille... Nous décidons donc de rester une nuit supplémentaire en espérant qu'il ne neigera plus le lendemain...

Nous sortons prendre l'air et deux personnes s'approchent de nous. C'est une des personnes qui nous a libéré de la rivière gelée la veille!!! Nous ignorions qu'il serait aussi à Otgon. Nous discutons et lui expliquons que nous voulions reprendre notre route, ce que son ami nous déconseille vivement à cause du mauvais temps.

Je (Moy) bricole à nouveau sur la voiture, en essayant de trouver une solution pour redresser la galerie et la maintenir, et ces deux personnes me donnent un coup de main. L'ami de notre "sauveur" nous indique sa maison, en pointant le doigt une direction, et nous fait comprendre qu'il nous invite chez lui après avoir fini les réparations... Dans l'après-midi, nous le croisons avec sa voiture et nous informe qu'il repasse nous voir tout à l'heure. Ce qu'il a fait, il est venu nous chercher en voiture avec son épouse à notre hôtel! En fait, sa maison est sur la parcelle attenante à celle de l'hôtel, derrière!!! Nous arrivons chez eux dans une yourte, petite (environ 20m²) mais magnifique! Ils ont 3 enfants, il nous les présentent et appel son ami, celui qui nous a délivré! Entre temps, des voisins entrent dans leur yourte, sans frapper, et s'installent. Un vrai moulin, ça rentre, ça sort! Nous partageons quelques verres de vodka et c'est moi (Chan) qui doit faire le service! Pourquoi moi??? Je le fais volontiers! Un seul verre sur la table que je dois remplir presqu'à ras bord et l'offrir à chacune des personnes présentes, à tour de rôle!

On le boit cul sec!!!

L'épouse de notre hôte nous apporte à manger : une bassine remplie d'abats, de viscères de mouton cuit (c'est LE met de choix en Mongolie!). Je (Chan) goûte pour faire honneur à nos hôtes... Quant à moi, Moy, je m'abstiens... La maîtresse de maison nous apporte aussi des brioches et fromage fait maison, puis un bouillon avec des morceaux de viande de bœuf, un régal! Je (Moy) vais chercher notre sac de cahiers et le carton de jouets que nous distribuons en priorité aux personnes qui nous accueillent et ont aidé. Un voisin me (Moy) demande un cahier; je le lui offre. Les enfants de nos hôtes choisissent quelques jouets, puis les enfants des voisins arrivent et se servent... Finalement, ils ont tous vidé le carton de jouets! Parfait cela nous fera de la place dans notre voiture!!! Nous partageons un merveilleux moment avec beaucoup de rires aussi! Notre hôte nous offre deux cadeaux : un casse-tête fabriqué en os pour Moy et un fouet pour Chan! Et oui en Mongolie, la femme a tout pouvoir sur son mari!!! Après ce chaleureux moment, nous retrouvons notre chambre d'hôtel vers 17h. Mais notre hôte ne nous laisse pas rentrer à notre hôtel seuls !!! Il nous accompagne en voiture sa fille de 2ans, alors que nous avions juste à enjamber la barrière... Aussi sa fille aînée souhaite nous escorter avec une de ses amies présente dans leur yourte. Mais au lieu de rentrer directement à l'hôtel, il nous emmène faire un petit tour du village. Puis, les deux grandes filles me (Chan) conduisent dans leur école, chacune me tenant la main et me présentant fièrement à leurs camarades ! Pendant ce temps là, des adolescents me (Moy) proposent de jouer au basket ball avec eux ! Un autre moment sympathique de partage ! Ensuite, notre hôte nous dépose à notre chambre.

Puis vers 19h, deux des aînés des nos hôtes de l'après-midi viennent nous chercher à l'hôtel; L'aînée parle un tout petit peu anglais et nous dit que son papa nous invite à nouveau à la maison!!! Je (Chan) lui réponds que nous arrivons le temps que Moy finisse de bricoler sur la voiture (encore!) mais tous deux nous attendent! J'avertis Moy et nous partons ensemble, nous escaladons la barrière de l'hôtel pour nous retrouver chez eux directement! Dans la yourte, il y a encore du monde, d'autres voisins que nous n'avons pas vu quelques heures auparavant! Nous sommes peut-être l'attraction du village, mais il s'avère qu'en Mongolie, les voisins se rendent régulièrement visite mutuellement. Encore de la vodka à partager et on nous demande si on peut aller acheter une bouteille de bière. Je (Moy) propose à notre hôte de m'y accompagner mais il envoie sa fille aînée à sa place! Malheureusement, elle préfère ma (Chan) compagnie! Donc nous partons toutes les deux ensemble! Après avoir vidé la bouteille de 2 litres de bière (bouteille en plastique comme pour le soda), nous rentrons nous coucher. Mais avant de les quitter, notre hôte nous conseille de partir le lendemain à 6h du matin certainement pour éviter le dégel de la neige et la boue que cela entraîne, et il nous précise qu'il fera beau!

JOUR 10 :

Départ 6h30, comme conseillé par notre hôte, en direction de Bayankhongor, pour trouver de nouvelles barres pour la galerie qui ne tiendra pas jusqu'au Cambodge dans l'état actuel, la seule grande ville la plus proche à près de 200km de Otgon. Sur le chemin, nous voyons au loin, deux personnes marchant au milieu de nulle part et nous font signe. Nous nous approchons d'eux et et ils essaient de nous faire comprendre quelque chose en mongol... Nous pensons saisir qu'une voiture est bloquée au loin. Nous leur répondons que nous allons aider ces personnes. Or, il s'avère que ce sont elles les personnes en difficulté avec leur voiture !!! Elles veulent monter dans notre 4x4 et nous leur montrons qu'il n'y a plus de places ! Ni une ni deux, ces deux hommes grimpent sur la galerie et s'installent tranquillement ! Ils nous dirigent vers leur véhicule et nous l'apercevons au loin coincé dans la neige. L'un d'eux fait régulièrement arrêter notre voiture pour sonder les passages afin d'éviter de nous bloquer dans la neige aussi ! Il descend, court, saute sur la neige, nous dirige, nous oriente, déblaie la neige ! Quelle énergie ! Nous arrivons enfin au niveau de leur van, je (Moy) relie les deux véhicules à leur câble et avance. Je réussis sans aucune difficulté à les dégager. Hier, nous avons été aidé, aujourd'hui nous aidons !

Puis, je (Moy) leur explique que nous allons vers Bayanbulag, c'est leur direction, ils nous proposent de les suivre ! A destination, nos chemins bifurquent, et nous continuons en direction de Bayankhongor. Nous décidons de nous arrêter pour la nuit près de Bömbögör. Nous venons de parcourir près de 200km en 10h environ et nous sommes éreintés... Nous trouvons un lieu avec un panorama splendide.

Nous montons notre bivouac quand une moto avec deux personnes sort de la piste pour s'approcher de nous... Ils nous saluent, nous observent etc... Et oui les mongols sont de nature très curieuse! Ils sont étonnés par tous les objets qui nous entourent : les chaises et table pliantes, la tente, les lits picots, le réchaud etc... L'un d'eux me (Chan) fait comprendre par des gestes que nous risquons d'avoir très froid... Je lui montre les sacs de couchage ! Nous finissons par leur proposer de s'asseoir autour de la table, nous leur proposons de la bière, puis un dîner (très frugal). Au bout d'un certain moment, nous sommes obligés de leur faire comprendre que nous sommes épuisés et que nous allons nous coucher... Ils ont l'air déçus et auraient peut-être voulu continuer la soirée ensemble... Nous avons appris qu'il faut savoir fixer des limites en toute politesse, dans le cas contraire ils risquent de nous accaparer ! Avant de partir, ils nous demandent un paquet de cigarettes... Je (Moy) leur tends mon paquet à moitié plein, mais ils préfèrent mes (Chan) cigarettes mentholées... Malheureusement, il ne m'en reste à peine 4... Ils partent finalement avec mes (Moy) cigarettes un peu dépités...

JOUR 11 :

Nous sommes à environ 130 km de Bayankhongor, que nous parcourons en 5h environ... C'est la plus grande ville ville que nous ayons traversés en Mongolie, peut-être aux alentours de 10.000 habitants. Trop épuisés pour bivouaquer, nous trouvons une chambre d'hôtel, puis y déjeunons avant d'aller chercher de nouvelles fixations pour les barres de galerie, et ce n'est pas une mince affaire... Tout devient très compliqué pour se faire comprendre, même avec le traducteur Google (qui n'est peut-être pas du tout fiable...), même en leur montrant ce dont nous avons besoin... Lorsque je (Moy) tombe enfin sur un garage dont la patronne (peut-être) parle un peu anglais. Elle se renseigne auprès des confrères et finit par nous donner le nom d'un garage et nous oriente à peu près. Nous finissons par le trouver ! Au bout de 5min d'explications, on nous demande de démonter l'attache restante. Nous ne comprenons pas pourquoi, nous attendons et attendons encore... Au bout de 30-45min, je (Moy) pars me renseigner et je comprends que la personne est en train de fabriquer trois attaches très solides et sur-mesure en près de 4h, pour la modique somme de 23€ à peine, pièces et main d’œuvre compris ! Ex-tra-or-di-nai-re ! C'est ce que l'on appelle du service ! Et voyez les conditions de travail, aucune protection ni sécurité, et vous ne les entendrez jamais se plaindre !!! (vidéo soudure) Nous voilà repartis avec les trois nouvelles attaches bien fixées aux barres de galerie, prêts pour parcourir encore plusieurs milliers de kilomètres sans encombre.. ou presque !...

JOUR 12 :

Soulagés d'avoir pu consolider la galerie, nous repartons de plus belle en direction du désert de Gobi, plus précisément dans la région de Gobi-Altaï. Nous nous languissons de l'atteindre... Les paysages changent à nouveau et nous découvrons les prémices du désert de Gobi avec une dune de sable !

Néanmoins, on a tendance à penser à tort qu'un désert se caractérise exclusivement par des dunes de sables. Mais la définition du désert a un sens plus

large : c'est une zone de terre stérile et très peu propice à la vie, où de très faibles précipitations se produisent à de rares occasions, et où par conséquent les conditions de vie sont hostiles pour les plantes ainsi que pour la vie des animaux (CF Wikipédia!). C'est précisément la définition du désert de Gobi mais aussi d'une grande partie du pays !

Mais avant, une halte au bord du lac Böön Tsagaan Nuur pour la nuit. Nous nous retirons de la piste pour éviter d'attirer à nouveau la curiosité !!! Il n'est pas loin de 17h et il fait bon voire très chaud! Pour la première fois depuis notre départ de France, nous pouvons enfin nous mettre en tee-shirt ! Et surtout il n'y a pas une once de vent, c'est exceptionnel à plus de 1.000m d'altitude ! Nous admirons le magnifique coucher du soleil sur le lac...

JOUR 13 :

Nous venons de passer la nuit la plus chaude et la plus agréable : ni vent, ni gel, ni pluie, ni neige! Nous sommes encore plus enthousiastes à l'idée de continuer notre chemin malgré les pistes désastreuses, pas une minuscule portion de route asphaltée depuis plusieurs centaines de kilomètres... Malgré ce caractère stérile et hostile, Gobi est époustouflant, des paysages très changeants et diversifiés. Lorsque les mots ne suffisent plus, les images parlent d'elles-même

Notre journée se termine au bord d'un lac proche de Biger avec beaucoup de vent mais une nuit plutôt calme et à bonne température

JOUR 14 :

Mais notre ardeur retombe à nouveau lorsque nous circulons sur des pistes de plus en plus déplorables, nous roulons sur de la tôle ondulée... Nous sommes constamment secoués et la galerie endure beaucoup... Progressivement, je (Moy) détecte un bruit suspect provenant de la voiture... Je fais le tour et je m'aperçois que l'attache d'origine, qui n'a pas été changée, vient de céder à son tour... Nous aurions dû faire fabriquer une quatrième attache pour prévoir ce genre de cas... Je (Chan) suis dépitée... La galerie nous a fait faux bon à plusieurs reprises en Mongolie et nous perdons beaucoup de temps à la redresser, la recaler, la reconsolider etc... Encore des aléas mais nous ne désespérons toujours pas !!! Nous arrivons à Altaï où nous trouvons un hôtel dans lequel nous resterons deux nuits, une ville un peu moins peuplée que Bayankhongor, mais où je trouve à faire fabriquer une autre attache de galerie!

JOUR 15 :

La matinée se passe en douceur, il neige parfois et le vent souffle très fort. En fin de matinée, nous partons à la recherche d'un restaurant mais sans succès... Nous allons au "centre commercial" et rien non plus. Sur le chemin vers l'hôtel nous nous arrêtons dans une rue où nous découvrons une "kebab"! Étonnamment, il en existe mais y sont rares. Nous ne raffolons pas de cette "cuisine" mais c'est l'occasion de changer un peu notre quotidien! Ceci dit ils sont très bons en Mongolie!

Puis entre deux "blancs" et nous les entendons parler en français! Nous les saluons puis entamons la conversation. Nous leur proposons de nous rejoindre à table.

Père et fils, venant de Rennes, se sont lancés le challenge de traverser la Mongolie... à pieds!!! Ils l'ont fait, du sud de Oulan Bator à Altaï durant une vingtaine de jours, à raison d'une quarantaine de kilomètres par jour, soit plus de 800km parcourus! Ils ont traversé à peu près les même lieux que nous! Bravo messieurs!!! Après avoir partagé nos aventures respectives, Noël, le papa, nous propose de dîner ensemble le soir, ce que nous acceptons volontiers!

Entre temps, la Police passe à notre hôtel et vient frapper à la porte de notre chambre avec la patronne... Nous le saluons, il regarde à l'intérieur de la chambre et repart... Nous n'en saurons pas plus!!!...

Nous retrouvons nos compères français à leur hôtel à 19h30 mais ils n'y sont pas... Nous sommes nous trompés sur l'heure? Était-ce 19h? Nous demandons à la réceptionniste et elle nous montre la direction vers laquelle ils sont partis. Nous allons voir dans plusieurs restaurants et nous finissons par les retrouver dans une rue une demie-heure plus tard. C'est un énorme quiproquo, nous avions rendez-vous à 19h à leur hôtel mais ils étaient restés sur l'heure de Oulan Bator, soit une heure en plus par rapport à nous!!! Ils ont diné mais nous proposent de passer la soirée dans leur chambre d'hôtel. Nous avons apporté une petite bouteille de vodka et nous finissons la soirée avec deux autres grandes bouteilles à quatre!!!... Nous devons éponger et Théo, le fils, nous offre très gentillement deux plats de poulet teriaki lyophilisés! Très bon!!! Par ailleurs, ils nous donnent aussi un sachet rempli de fromage (très dur et sec) pour la route, pour nous tenir au corps! Nous passons une excellente soirée en leur compagnie mais il se fait tard et nous reprenons la route le lendemain... Quant à nos compères, ils partent vers l'Ouest en direction de la Chine durant 15 jours, puis retour en France.

Merci messieurs pour votre gentillesse, votre accueil, votre énergie, votre courage, votre volonté!!! Ne changez surtout pas et nous nous reverrons probablement au Cambodge! Bon vent à vous deux!!!

P.S. : Nous venons de parcourir le désert de Gobi, appelé Gobi-Altay, au sud-ouest. Cependant, nous aurions voulu traverser le désert de Gobi du Sud, que l'on nomme Ömnögov, qui est plus à l'image de ce que l'on se fait d'un désert, c'est-à-dire de sable! Malheureusement, par manque de temps, nous avons dû faire un choix et nous avions décidé de repartir vers l'ouest directement. D'après nos compères français ci-dessus, Noël et Théo, qui l'ont traversé, on peut parcourir près de 100km de dunes et les paysages sont époustouflants et très contrastés avec des arrières plans de montagnes enneigées!!! Un jour peut-être aurons-nous l'occasion de le franchir???...

JOUR 16 :

A notre grande surprise, la route est à nouveau asphaltée! Quel bonheur de pouvoir rouler sans être secoués par des pistes en forme de tôles ondulées!!! A l'origine, nous avions prévu d'effectuer environ 200km pour la journée, mais aux vues de l'état de la route, nous poussons à 500km environ jusqu'à Khovd, une des 10 plus grandes villes de Mongolie.

Nous croisons des paysages toujours aussi époustouflants et des scènes de la vie animale!

Après 2h de route, nous apercevons au loin le ciel s'assombrir... Nous entrons dans une tempête de sable... Impossible de l'éviter, il n'existe qu'une seule route !

Le calme est revenu, nous partons visiter la grotte de Khoïd Tsenker qui abrite des peintures rupestres datant du Paléolithique Supérieur (20.000 – 15.000 ans avant J.C.), classées au Patrimoine Mondial de l'UNESCO. Nous parcourons environ une trentaine de kilomètres, sur pistes bien sûr, comme indiqué sur notre carte routière et notre GPS.

Nous trouvons une grotte... mais nous n'y voyons aucune peinture... Seuls des billets de banque sont entassés sur un amas de pierres. Il s'agit peut-être d'un simple lieu de pèlerinage...

Les indications fournies sont fausses... Nous repartons déçus...

A peine 15min plus tard, la neige commence à tomber... Après la tempête de sable, nous avons droit à la tempête de neige !!!...

Les mongols disent qu'en mai, on peut avoir les 4 saisons défilées dans la même journée... Chose faite pour nous!!!

Nous roulons prudemment jusqu'à Khovd, la neige ayant déjà recouverte la route asphaltée.

A l'entrée de la ville, nous payons le péage, 1.000MNT (moins de 40 centimes d'euro) et le policier nous demande les papiers du véhicule. C'est bien la première fois que nous sommes contrôlés en Mongolie et à l'entrée. RAS! Nous passons la nuit à l'hôtel, il fait bien trop froid à l'extérieur !

Jour 17 :

Lorsque nous traversons la ville, la Police nous demande un contrôle des papiers du véhicule, et on nous demande d'attacher notre ceinture, pour la première fois !

Le beau temps est revenu et la neige a entièrement fondue dans la vallée. Nous décidons donc de quitter la ville, et à la sortie la Police nous demande à nouveau un contrôle du papier du véhicule sans nous demander l'assurance automobile (que nous n'avons pas pour la Mongolie...). Nous partons ensuite bivouaquer au bord du lac Khar Us Nuur, à une vingtaine de kilomètres au sud. Aux abords du lac, tout semble marécageux et le vent souffle très fort. Finalement, nous nous éloignons du lac pour trouver un emplacement plus ou moins à l'abri du vent...

Jour 18 :

La route asphaltée s'arrête à Khovd et nous reprenons des pistes durant plus de 200km pour la ville de Ölgii, principalement peuplée de kazakhs musulmans. L'architecture est différente et nous n'apercevons aucune yourte. Même la décoration des chambres d'hôtels est très orientale, avec systématiquement un salon dans la chambre!

Jour 19 :

Depuis quelques jours, je (Moy) décèle des bruits suspects provenant de la voiture. Je pense à un problème d'amortisseurs arrière car la voiture secoue beaucoup. Nous quittons tôt l'hôtel pour aller dans un garage non loin. Il est 8h15 et le patron nous accueille. Je lui explique notre problème, puis il passe quelques appels téléphoniques... Vers 8h45, plusieurs mécaniciens arrivent les uns après les autres. Dès 9h, une file de voitures grossit de minute en minute attendant leur tour... Heureusement que nous sommes arrivés tôt et les premiers !!! On commence le diagnostic et en effet je n'avais pas tellement tort. Nos suspensions arrières sont complètement HS ! La boutique du garage n'ayant pas ce type de suspensions à nous vendre, un des mécaniciens m'emmène avec sa propre voiture faire le tour de la ville à la recherche de suspensions adéquates !

Pendant ce temps, un autre mécanicien s'occupe changer les bagues de barres stabilisatrices avant et arrière, et les caoutchouc des suspensions avant. Il prend soin aussi de tout vérifier et resserre des boulons par-ci par-là !

A notre retour avec 2 nouvelles suspensions, pas parfaitement identiques aux anciennes mais cela devrait faire l'affaire, le mécanicien s'affaire à les adapter à notre voiture !

Un troisième mécanicien, quant à lui, chauffe au fer à souder un boulon bloqué pour le retirer !

Nous observons que tous les mécaniciens courent partout, se prêtent les outils, s'affairent, personne ne chôme... Moi-même (Moy) je mets à disposition mes 2 caisses à outils et je mets aussi la main à la pâte ! Nous travaillons ensemble dans une ambiance joviale !

N.B. : Les mécaniciens récupèrent la bague du silent bloc de notre ancienne suspension (photo à gauche ci-dessus) pour l'insérer dans la nouvelle (photo à droite ci-dessus)

3 mécaniciens uniquement pour notre voiture pour environ 2h de travail!!! Nous avons peur de la note salée qui nous attend... A notre grande surprise, les pièces et mains d’œuvre n'ont coûtés que 105€ environ au total !!! Ça défie toute concurrence !!!

Chaque mécanicien se fait payer directement par le client pour la main d’œuvre!!! Ensuite, chacun doit probablement reverser une partie au propriétaire des lieux... C'est plutôt une bonne idée d'organisation !

Ils ont travaillé dans la joie, efficacement, proprement et rapidement, comme tous les mécaniciens autour de nous. Et nous comprenons pourquoi : plus vite ils terminent une voiture, plus ils pourront s'occuper d'une autre voiture, et plus ils percevront de salaires !!! Comme dit « l'autre » : Travaillez plus, pour gagner plus !!!

Nous sommes parfaitement satisfaits du résultat et ne pouvons partir sans un souvenir de toute l'équipe !

Nous quittons Ölgii vers midi. Nous nous arrêtons en chemin pour déjeuner. Nous trouvons une petite rivière et je m'essaie à la pêche pour la première fois depuis que nous avons acheté le matériel en Russie ! Malheureusement, ça ne mord pas et nous ne sommes pas sûrs qu'il y ait des poissons...

Nous reprenons la route en direction de Tsengel, là où nous devrions trouver d'autres peintures rupestres plus précisément au bord de la rivière blanche « Tsagaan Gol ». On peut y observer environ 10.000 peintures sur 15km de vallée datant du Néolithique à l'Âge de Bronze, elles aussi classées au Patrimoine Mondiale de l'UNESCO. Nous nous exaltons de les contempler le lendemain...

Jour 20 :

Nous essayons de déterminer la position exacte des peintures grâce à des points GPS communiqués par l'UNESCO. Malheureusement, les sites semblent

encore éloignés. Nous peinons à trouver des pistes sur les cartes routières et GPS qui nous mèneraient directement aux sites... Nous décidons de faire un détour par un village à l'opposé, où nous détectons des pistes en direction des sites. Nous nous arrêtons à Ulan-Khus pour remplir notre bidon de 20L d'eau potable dans un distributeur comme il en existe dans quasi tous les villages pour un coût dérisoire : 8 centimes d'euro les 20L ! Nous demandons à un villageois où se trouve le distributeur d'eau. Il pointe du doigt une direction, il monte sur sa moto et nous fait signe de le suivre... En fait, il nous emmène chez lui et nous remplit notre bidon ! Je (Moy) veux le dédommager mais il refuse notre argent ! Quelle générosité ! Nous en profitons pour lui demander la direction de la rivière Tsagaan Gol, nous lui montrons un village à proximité sur notre carte routière et la route qui y est inscrite. Il nous répond que cette route n'existe pas et que nous devons faire un détour par le village Oygur. Nous commençons à suivre des lignes électriques qui mènent à Oygur, puis nous découvrons une piste bifurquant à gauche, la même qui selon le villageois n'existe pas... Nous décidons de la suivre... Après quelques kilomètres, nous nous engageons sur une très très étroite piste, à peine aussi large que notre voiture, sinueuse et pentue... Elle surplombe des parois raides donnant sur la rivière... Nous avons quelques sueurs froides... J'avance (Moy) très lentement et prudemment avec l'aide de Chan qui me guide pour éviter les rochers et grosses pierres... Voici un extrait de la traversée périlleuse, digne de l'émission télévisée « Les routes de l'impossible »...

Nous venons de parcourir environ 1h de piste et nous faisons face à un cul de sac !!!... La piste s'arrête nette devant 2 maisonnettes, probablement d'éleveurs, et derrière des montagnes abruptes... Nous notons avec dépit que le villageois avait bien raison ! La piste ne mène à rien !!! Force est de constater que nous n'avons autre choix que de rebrousser chemin par la même piste... Après avoir fait demi-tour délicatement sur une plateau recouvert de rochers et de pierres, nous nous préparons à de nouvelles émotions ! Mais pour rajouter à cela, des yaks et vaches remontent à contre sens l'étroite piste, vers nous... Les bêtes sont tétanisées et nous consternés ! Je (Chan) demande à Moy d'avancer très lentement pour écarter les bêtes qui font demi-tour à leur tour, avancent, s'arrêtent, s'affolent, se grimpent les unes sur les autres... Nous nous arrêtons pour éviter qu'elles ne tombent dans le ravin. Mais heureusement, à côté d'un très léger élargissement de la piste, juste nécessaire pour laisser passer les bêtes sur le côté. Les bêtes s'arrêtent aussi et ne comprennent pas qu'elles peuvent passer sur le côté ! Je (Moy) descends de la voiture pour les guider. Je les rabats vers notre voiture et les fais passer les unes après les autres sur le côté. Elles sont dociles heureusement ! Mais d'autres repartent à l'opposé et je cours après elles pour les orienter ! Elles finissent toutes par passer, saines et sauves, probablement pour rejoindre les éleveurs logeant dans les deux maisonnettes au bout de l'impasse!!!...

Nous franchissons l'étroite piste sans nouvel encombre et rejoignons la bonne piste indiquée par le villageois ! Malheureusement, les pistes sont de plus en plus déplorables. Par ailleurs, ni les différents GPS ni la carte routière ne présentent de piste vers les sites... Nous commençons à perdre patience, nous sommes éreintés, exténués, saturés des pistes mongoles, nous sentons nos limites atteintes... ... Nous devons nous contraindre à abandonner l'idée d'aller visiter les sites rupestres puisque nous ne sommes pas sûrs de pouvoir réellement les trouver sans aucun repère... A notre grand regret, nous rebroussons chemin vers Ölgii...

Nous faisons aussi le choix d'écourter notre aventure en Mongolie, par fatigue, et nous partirons dans deux jours, le temps de se reposer, récupérer nos forces à l'hôtel...

Jour 21 :

Repos bien mérité !

Jour 22 :

Nous quittons la Mongolie avec regret et partons traverser à nouveau la Russie sur 1.200km, tranquillement durant 4 à 6 jours, pour aller au Kazakhstan. Il n'existe en effet pas de frontières entre la Mongolie et le Kazakhstan, ni de routes, ni même de pistes, du moins pour les touristes!...

En conclusion :

Nous venons de parcourir plus de 3.000km en commençant par le Nord-Ouest, puis le Sud-Ouest, pour finir à l'Ouest ! Si c'était à refaire, nous l'aurions fait différemment... Nous n'aurions choisis qu'une seule région et non pas nous disperser comme nous l'avons fait ! 30 jours paraissent long mais pour un pays comme la Mongolie c'est bien peu... Malheureusement, nous avons découvert arrivés sur place l'état des routes qui nous ralentit extrêmement. Nous avons changé notre itinéraire à plusieurs reprises pour l'adapter au pays et aux différents contretemps... Nous avons parcourus des pistes déplorables sur plus de 2.000km (c'est très très très épuisant); des plaines à pertes de vue, gravis des montagnes, eu plusieurs problèmes mécaniques (mais nous devons ménager notre monture puisqu'il nous reste encore l'autre moitié du parcours à réaliser!) , eu des aléas climatiques... Nous aurions adoré partager quelques jours avec des éleveurs nomades et vivre leur quotidien, ou tout simplement se poser dans un lieu agréable et reposant à l'abri du vent, des intempéries, etc... Au contraire, nous avons voulu avancer trop vite afin de voir un maximum de choses...

Malgré tous ces désagréments, pour rien au monde nous ne regrettons ce périple mongole ! Parcourez la Mongolie à partir de juin, dans l'idéal fin août-début septembre car les paysages sont verdoyants! Nous recommandons cette aventure très vivement mais pas à n'importe qui !!!... Si vous aimez le confort, si vous êtes plutôt citadin que rural, si l'inconnu vous effraie, si vous n'envisagez les routes pas autrement que asphaltées, si vous n'êtes pas patients, si vous détestez la montagne et les déserts etc... Ne venez SURTOUT PAS en Mongolie ! Pour les autres, ne réfléchissez pas, lancez-vous! Vous réaliserez une aventure extra-ordinaire (en 2 mots et non en 1 seul!) et vivrez une passionnante tranche de votre vie!!! Vous en repartirez différents, changés...

Si les routes étaient toutes asphaltées, nous n'en garderions pas le même souvenir...

Nous ne retenons de cette aventure que les images des fabuleux paysages et les belles rencontres !...

La phrase suivante résume parfaitement notre périple : "Je (Moy) déteste autant que j'adore la Mongolie!..."

P.S. : Nous ne pouvions pas achever notre aventure mongole sur une note de "frustration"...

En effet, sur le chemin vers la frontière russe, nous nous arrêtons aux abords du dernier village mongol à une vingtaine de kilomètres de la frontière, le même village que nous avons traversé en premier en entrant en Mongolie, pour remplir notre réservoir de gasoil avec nos deux bidons en stock. Lorsqu'une moto s'approche de nous... Il nous salue et nous explique dans un bon anglais que la frontière russe est fermée depuis la veille pour cause de fête nationale, l'armistice du 8mai 45, la même qu'en France, à la différence que les russes célèbrent cette victoire sur 2 jours : les 8 et 9 mai sont fériés ! Nous ne nous attendions pas à ce genre d'imprévu... Nous nous imaginons déjà devoir trouver un lieu de bivouac en plein vent... Mais l'autochtone nous invite à boire le chaé (thé au lait de chèvre, d'autres utilisent du lait de yak) chez lui à une centaines de mètres. Nous acceptons encore étonnés par la nouvelle... Lorsque nous arrivons devant chez lui, sa maman, vivant sous le même toit, ainsi que sa sœur et sa fille de 3ans, est en train de traire leurs chèvres. Nous les observons avec beaucoup d'enthousiasme, puis la maman me (Moy) demande de l'aider à tenir des chèvres qui ne voulaient pas se laisser traire ! Je m'investis autant que possible et nous avons déjà l'impression de faire partie de la famille !!!

Puis, la sœur sort de la maison et elle nous avise que nous l'avions déjà rencontré une première fois... Quelle stupeur !!!... Son frère nous faisant la traduction, nous précise que nous l'aurions croisé, qu'elle nous aurait fait signe mais que nous ne l'avions pas vu... Nous nous excusons auprès d'elle de l'impolitesse !... Mais en creusant la conversation, nous nous rappelons en effet qu'à notre arrivée à ce premier village une jeune femme sur son vélo s'est arrêtée à notre niveau, nous a salué, nous a demandé d'où nous venions et où nous allions, avec beaucoup de gentillesse et un grand sourire. Nous n'avions pas développés la discussion car un policier nous a arrêté et nous ne comprenions pas ce qu'il voulait... Nous avions repris notre chemin sans en apprendre plus de cette jeune femme, qui d'ailleurs nous confirme cette version !!! Extraordinaire ! Notre premier contact avec un autochtone (hors fonction publique) s'est fait avec elle et le dernier avec cette personne... Il n'y a pas de hasard... Mais ce fameux hasard n'en reste pas là...

Après la traite des chèvres, ils les libèrent pour qu'elles aillent paître librement dans la montagne. Puis, ils nous invitent à l'intérieur pour nous réchauffer avec du chaé et la chaleur de leur maison, aussi modeste qu'elle soit... Nous discutons, nous apprenons à nous connaître et ils finissent par nous inviter pour le déjeuner puis à y passer la nuit... Ces personnes accueillent régulièrement des touristes de passage, ils leurs offrent l'hospitalité tout comme à nous et nous leur en sommes très reconnaissants. Nous souhaitions vivre le quotidien d'éleveurs, même s'ils ne sont pas nomades, et ils nous en offrent l'occasion !

Nous leur racontons qu'à notre arrivée en Mongolie, des mongols nous ont accueillis chez eux, à environ 15km d'ici ! Nous leur montrons les photos et ils nous informent qu'ils les connaissent... Incroyable, stupéfiant !!! Les premières personnes et les dernières personnes à nous accueillir chez eux se côtoient à 15km de distance, sachant que nos premiers hôtes sont isolés en haut d'une montagne à l'écart de tout, en toute discrétion, avec seulement 2 voisins...

Dans l'après-midi, deux des frères de notre hôte, nous rendent visite. Nous distribuons des cahiers aux enfants et offrons un appareil photo numérique à notre hôte dont je (Chan) n'avais plus l'utilité. Sa sœur souhaite faire du troc avec moi (Chan) : un des ses pulls en maille contre un de mes polaires ! J'accepte, il m'en reste deux autres pour me tenir chaud ! Elle ne quitte plus mon polaire, du moins, le sien maintenant!!!

Leur maman, âgée de 78ans, se porte bien malgré ses rhumatismes et ses douleurs aux articulations. Je (Chan) lui prodigue quelques massages qui la soulagent beaucoup. Et pour me remercier, elle m'offre une bague (fantaisie, je vous rassure!). C'est une femme très courageuse qui a élevé 12 enfants et qui a perdu son mari il y a environ 20ans. Tous les matins, elle se lève pour traire sa vingtaine de bêtes... C'est une femme étonnante, formidable et très attachante.

Dans l'après-midi, notre hôte, se prénommant Coscanat, aperçoit un beau petit chiot errant... Il essaie de l'attraper avec notre aide ! Il est très peureux et gémit comme si on le maltraitait... Coscanat, le caresse, le calme et lui donne à manger.

A peine une heure plus tard, le chiot le suit comme s'il a toujours été son maître ! Il s'adapte finalement très vite à nous et il ne nous lâche plus ! Il finit par rester près de la maison de nos hôtes et nous l'entendons déjà défendre son territoire !!! Coscanat est étonné de voir un si petit chiot (environ 3 mois) et seul sans maître, les chiens sont d'autant plus rares dans leur village Tsagaanuur. Il a dorénavant un chien de garde pour ses bêtes, il est satisfait ! Il nous dit que c'est grâce à nous s'il a un chien : notre venue l'a fait venir à lui !!!... Coscanat l'appellera « Patrol »,comme notre voiture! Au départ, il choisit le prénom « France », mais nous nous sommes aperçus que c'est un mâle... Il est très docile, câlin et déjà obéissant ! Nous commençons à nous attacher à lui. Coscanat nous propose de l'adopter... Nous aurions adoré mais impossible pour les passages en douanes et Coscanat en a plus besoin que nous...

Vers 18h, Coscanat ne voyant pas revenir ses bêtes (et oui les bêtes mongoles sont capables de rentrer chez elles seules!) me (Moy) propose de l'accompagner pour aller les chercher en moto. Après plus d'une heure de recherche, seuls deux moutons sont retrouvés... Coscanat repart à nouveau seul et revient près de 2h après avec toutes ses bêtes !!! La famille est soulagée. Ce troupeau représente toute leur richesse... J'aide (Moy) Coscanat à faire rentrer ses bêtes dans leur enclos puis nous dînons tous ensemble et ne nous couchons pas tard.

Le lendemain matin, nous aidons nos hôtes à la traite avant de partir et le chiot a passé la nuit devant leur maison ! C'est confirmé, le chiot s'est trouvé un maître et un territoire !

Nous devons les quitter avec beaucoup de regrets... Une famille charmante, chaleureuse, accueillante, simple, adorable, touchante, courageuse... Et nous faisons partie de leur famille désormais ; Coscanat m'appelle (Chan) systématiquement « sister »...

Ils nous disent que la première famille qui nous a accueilli aimerait probablement avoir les photos que nous avons prises ensemble. Nous leur promettons qu'à notre arrivée au Cambodge, nous imprimerons ces photos, et aussi celles prises avec Coscanat et sa famille, que nous leur enverrons par voie postale. Coscanat se chargera d'apporter les photos à la première famille !

Nous partons le cœur serré mais nous savons que nous ne perdrons pas le contact...

Arrivés au premier poste frontière, côté Mongolie, le policier nous demande nos papiers et il essaie de nous faire comprendre en mongol qu'il nous manque un document... Nous lui répondant que ce sont les seuls documents à notre disposition et insistons sur l'unique document fournit par la douane à notre entrée en Mongolie. Il répète qu'il manque un document, mais nous ne comprenosn pas lequel... Ayant donné notre carte sim mongole à Coscanat, nous n'avons aucun moyen de traduire... Il nous fait signe que nous allons devons payer une amende ! Puis il part effectuer les contrôles des autres véhicules arrivant, tout en gardant mon (Moy) passeport... Je n'y prête pas attention et je finis par me demander où il est passé... Le policier revient, je lui demande s'il a mon passeport et il me répond que oui et qu'il me le rendrait sous condition de payer l'amende !!!... Nous n'insistons pas car nous pensons au final qu'il nous réclame l'assurance automobile que nous n'avons pas souscrit à notre entrée... Il nous réclame 20.000 tugrug, soit près de 10€, mais nous n'avions pas suffisamment de monnaie mongole. Nous lui proposons de l'argent russe et accepte sans problème, sauf qu'il a augmenté son tarif à 1.000 Roubles, soit plus de 15€... Il y a une commission pour le change mais cela nous paraît un peu abusé, d'autant plus qu'il se hâte de prendre l'argent et le mettre dans sa poche sans nous fournir un document d'amende... Et il nous dit rapidement de passer la frontière... Nous n'essayons pas de négocier et partons...

Au deuxième poste frontière, côté russe cette fois-ci, la file d'attente est très longue, avec seulement 3 ou 4 véhicules devant nous et y passons plus de 2h... Lorsque vient enfin notre tour, les douaniers nous demandent de vider entièrement notre véhicule... Nous reconnaissants un des douaniers russes qui nous avait déjà contrôlé à notre entrée et réciproquement ! La fouille dure près de 2h : RAS ! Ensuite, il a fallu ranger nos affaires pour la énième fois. Nous pensons en avoir fini, mais il faut passer au troisième poste pour remplir des documents... Nous passons 6h au total, une entrée en Russie encore plus longue que la première entre la Lettonie et la Russie... Il faut vraiment avoir envie d'aller en Russie ou être obligés de la traverser... Maintenant chose faite, nous sommes à nouveau en Russie !...

You Might Also Like:
bottom of page